Les iraniens

Nos rencontres en Iran ont été très éloignées de l’image que les occidentaux peuvent avoir du pays et de ses habitants. Les iraniens sont chaleureux et nous accostent facilement dans la rue pour nous interroger sur la France, notre vie familiale (nombre d’enfants, garçons – filles, ….) ou de politique internationale. La thématique de Daesh et de la tuerie au Bataclan sont revenues régulièrement et avec souvent pour conclusion : « Au moins, en Iran, vous êtes en sécurité et il est fait bon vivre   » Welcome to Iran ».

Nous avons constaté que le mondialisme n’a pas épargné l’Iran. En dépit, d’un accès à internet de mauvaise qualité et d’un facebook bloqué, les iraniens sont parfaitement informés de l’actualité mondiale. Certes, nous sommes allés dans de grandes villes. La plupart des iraniens qui sont venus vers nous étaient les plus curieux, ceux qui connaissaient l’anglais, en tout cas suffisamment pour échanger quelques mots.

Au cours de notre périple, nous n’avons pas constaté de pauvreté extrême. A contrario, nous n’avons non plus le souvenir d’avoir remarqué des personnes étalant leur richesse. L’Iran semble plutôt doté d’une importante classe moyenne. Pour côtoyer la haute société iranienne, il aurait fallu que nous allions sur l’ile de Kish, haut lieu de divertissements de la haute société iranienne. Nous y avions pensé mais nous n’avions pas suffisamment de temps et peut-être pas non plus les moyens financiers.

Les seules personnes qui nous ont semblées inabordables, étaient les imams. Contrairement au reste de la société iranienne qui venait vers nous animée par la curiosité de l’occident, ils nous croisaient en toute indifférence.

Sur la place des femmes et le port du voile

La place des femmes nous a semblé assez contrastée. Les couples que nous avons rencontrés nous en semblés avoir une relation équilibrée. Nous voyons régulièrement sur les berges de la rivière Zayandeh Rud d’Ispahan, de jeunes couples d’amoureux se tenant la main. Nous sommes ainsi loin de l’image caricaturale de la femme soumise, marchant complètement voilée, derrière son mari.

Rencontre d’une famille à Abyaneh

A noter que contrairement aux arabes voisins, les femmes sont présentes au parlement iranien même si l’Iran est toujours loin de la parité – 18 femmes sur 190 parlementaires aux dernières élections.

Le port du voile est obligatoire, imposé par les autorités religieuses. On ne plaisante pas avec le voile en Iran. Un jour, Christine avait laissé tomber son voile dans notre taxi à Ispahan, notre chauffeur, paniqué, lui a demandé de le remettre immédiatement, de peur de se faire arrêter par la police.

Rencontre de jeunes filles dans les jardins de Bagh-e Fin à Kashan

Le port du voile nous a semblé plus subit par la société iranienne que revendiqué, à contrario de leurs voisins arabes. Dans l’avion qui nous a amené à Ispahan, aucune femme n’était voilée. Toutes ces femmes se sont voilées après l’atterrissage.

Dans le désert, notre chauffeur a proposé à Christine d’enlever le voile sans que cela ne choque personne même une cohorte de militaires que nous avons croisée au caravanserail. Il n’y a, en effet, pas de police du voile dans le désert.

La façon de porter le voile, révèle le niveau de religiosité de la personne. Porté de façon intégrale, de couleur noire, il révèle une personne appliquant des règles religieuses strictes. Au contraire, un port de voile de couleur vive, laissant découvert une partie importante de cheveux sur l’avant, dénote un esprit moderne et ouvert au monde occidental. C’est souvent le cas des jeunes mais pas toujours. Nous avons croisé beaucoup de jeunes filles portant un voile noir traditionnel ; ces dernières étaient particulièrement avenantes, interrogatives quant à notre intérêt porté à leur pays. En Iran, ce n’est pas parce qu’une femme est voilée qu’elle est nécessairement associable ou arriérée. En occident, sur ce sujet, le raccourci peut être vite fait.

La société iranienne

Nous avons eu le sentiment que deux sociétés se côtoyaient. La société civile, avec une aspiration à une vie économique, culturelle riche et une société conduite et organisée par les religieux. Un dénominateur commun à ces deux groupes, le sentiment d’appartenance à une même société, les perses.

Les religieux ont besoin de la société civile pour faire tourner l’économie. La société civile aspire à un espace de liberté. En 2009, les religieux sont allés trop loin, ce qui créé d’importantes manifestations de rue. Les premières révolutions vertes ont démarrées en Iran. Le pouvoir a reculé et une ligne de démarcation entre la société civile et le pouvoir religieux, s’est établit autour du voile.

Le culte du martyre

La notion de martyre est très présente en Iran. De grands portraits des morts de la guerre Iran-Irak (1980 – 1988) sont affichés le long des routes. Des mausolées à la gloire des disparus, sont présents en ville. Nous sommes allés visiter une de ces maisons du souvenir à Kashan (juste à côté de la maison Tabatabei).

Mausolée du souvenir de la guerre Iran – Irak

Cette notion de sacrifice est très présente au sein du chiisme, variante de l’islam et dominante en Iran. Lorsque, nous avons assisté, à la cérémonie de la prière dans la mosquée à Shiraz, les hommes se frappaient la poitrine en souvenir du sacrifice de l’imam Hussein, un des premiers martyrs du chiisme. Aujourd’hui, des millions de chiites se rendent tous les ans à Kerbala, ville sainte d’Irak à une centaine de kilomètres au sud-ouest de Bagdad pour commémorer la décapitation de l’imam Hussein.

L’image de l’Iran dans le monde

Les iraniens s’étonnent et s’interrogent sur l’image de leur pays véhiculée par les médias à l’étranger. Ils sont en effet, assimilés au terrorisme par la propagande américaine et israélienne. Les iraniens nous expliquent que bien au contraire, ils sont un peuple tranquille, aspirant à vivre en paix. Le peuple iranien est perse, non arabe ; il n’a aucun rapport avec le terrorisme de daesh, financé par leurs voisins d’Arabie saoudite et du Quatar. Il est certain que les occidentaux ne font pas la différence et par méconnaissance, assimilent le peuple perse, au peuple arabe, Iran et terrorisme.

En conclusion, appréhender la société iranienne en 15 jours est exercice prétentieux et impossible à réaliser. Nous avons juste eu le sentiment de notre point de vue de simple touriste, d’une société paisible, de gens qui prennent plaisir à pique niquer en pleine ville, d’un pays où il fait bon vivre. Nous n’avons pas vu de policiers, même pas dans les rues alors que la circulation était bondée.

Alors pour reprendre le slogan de la vidéo des toltips :

« N’allez pas en Iran »

« Vous pourriez y passer les meilleures vacances de votre vie »

Portraits d’iraniens

Yazd :

Vendeur de glaces à Yazd
Le serveur de notre cantine à Yazd
Rencontre d’une famille à Yazd au musée
Rencontre d’une famille à Yazd au musée de l’eau
Rencontre d’un marchand ambulant dans le bazar à Yazd
Rencontre au musée des miroirs à Yazd
Rencontre de jardiniers au jardin de Dolat Abad à Yazd
Notre Hôtelier à Yazd

Ispahan :

Personnel de l’hôtel d’Ispahan
Jeunes sous les ponts d’Ispahan
Notre hôte pour un thé à Ispahan

Abyaneth :

Rencontre fortuite d’un berger dans les montagnes d’Abyaneh gardant ses moutons
Habitant d’Abyaneh à l’affut des touristes
Habitant d’Abyaneh sur son âne
Rencontre avec une famille à Abyaneh – invitation à pique niquer
Rencontre d’une famille à Abyaneh – pique nique improvisé

Kashan :

Rencontre de jeunes filles dans les jardins de Bagh-e Fin à Kashan
Notre guide dans le désert de Maranjab
Cultivateur de pastèques dans le désert de Maranjab

Shiraz :

Rencontres à Shiraz
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